Automobile / L'antipollution crée aussi l'intérim

Publié le par SIA

Publié le mardi 09 mars 2010 à 11H00

L'intérim s'apprête à rechuter aux Ayvelles. Tanguy Pallaver

L'intérim s'apprête à rechuter aux Ayvelles. Tanguy Pallaver

 

Pourquoi assiste-t-on, à la fonderie PSA des Ayvelles près de Charleville-Mézières, à un mouvement permanent de va-et-vient des intérimaires ? Au fil des mois, le cycle des départs-retours-départs-retours de cette main-d'œuvre se succède à lui-même. Inlassablement. Fin 2008, le verre de l'intérim est vide. Aujourd'hui, il est plein, avec 230 employés temporaires (sur 2 230 permanents). D'ici octobre prochain, le verre sera plutôt vide à nouveau, prédit prudemment le directeur du site, Joël Caffiau.
La raison ? L'évidence économique s'empresserait de répondre : la variation des carnets de commandes, donc de la charge de travail…
Et bien non ! Certes les variations de la demande constituent traditionnellement la première cause de l'intérim, dans le secteur automobile. Mais le facteur principal des mouvements d'intérimaires en 2009 et 2010 chez PSA, ce sont les normes européennes antipollution. C'est ce que le directeur du site, Joël Caffiau, explique.
« On est tenu de faire évoluer nos moteurs », commence le directeur de la fonderie. « Sur les deux-tiers voire les trois-quarts de notre production, on est impacté. On fait travailler davantage de personnel sur les moyens de production manuels. Car il faut libérer les moyens automatisés pour les adapter aux normes prioritairement. »

Euro 5 impose l'agenda de travail actuel
Au 1er janvier 2011, tous les véhicules neufs des constructeurs européens, donc toutes les pièces de moteurs produites sur le site ardennais doivent satisfaire à la norme environnementale dictée par l'Union européenne. Son nom : Euro 5 (lire par ailleurs). Traduction dans l'agenda des Ayvelles, la mise aux normes est pour septembre.
Les intérimaires seront alors « de trop », sauf compensation par un surcroît de travail, impensable à ce jour. Qui eût imaginé que les normes antipollution européennes, sans doute malgré elles, constituent un temps le facteur numéro 1 d'un accroissement de main-d'œuvre précaire ?

source: journal l'union du 9 mars 2010

Publié dans Divers

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